Depuis 10 ans, le bois représenterait de 10 à 11 % du marché de la construction, mais aujourd’hui il semble que l’on tende au delà. Le nombre d’unités de construction de maisons et logements bois est autour de 11 à 12 000 unités par an.
Mais les extensions et les surélévations ne sont pas comptabilisées alors que c’est un marché très important sur lequel la construction bois progresse..
Comment se répercute le ralentissement du marché de la construction sur le secteur du bois ?
On observe des signaux qui nous prouvent que le bois résiste très bien à la crise.
Malgré un marché de la construction en fort ralentissement, le négoce des produits en bois ne montre pas de signe d’essoufflement.
Les carnets de commandes des entreprises sont remplis pour 4 à 6 mois.
Toutefois, chez les scieurs et les fabricants de fermettes industrielles, on constate tout de même des difficultés qui s’expliquent pour les ouvrages bois posés sur les constructions maçonnées par une nette baisse d’activité ces derniers mois.
Le bois utilisé pour la construction française est-il principalement un bois d’importation ?
Il faut distinguer le bois destiné à la fabrication de charpentes traditionnelles de celui des panneaux à ossatures bois.
Pour les charpentes traditionnelles, il y a plus de bois français que d’importations.
En revanche, les bois employés pour la fabrication des panneaux à ossature bois sont encore principalement issus des forêts scandinaves, allemandes et autrichiennes. Néanmoins, la proportion du bois français progresse assez rapidement.
Pourquoi le bois français n’est pas davantage utilisé ?
En France, les forêts couvrent 16 millions d’hectares de la surface du pays, elles produisent environ 85 millions de m3 de bois chaque année, dont un peu plus de 50 millions sont récoltés. Donc les réserves augmentent.
La forêt française est riche en diversités d’essences (plus de 130 espèces différentes avec une majorité de feuillus). Elle est à 75% privée et très morcelée.
A titre de comparaison, en Scandinavie, on ne trouve quasiment que des résineux de qualité assez homogène, ce qui facilite une production standardisée et industrielle, nécessaire au marché de la construction.
Et dans la construction, quels freins observez-vous au développement du bois ?
Le premier frein est culturel. Il faut en finir avec l’idée reçue des trois petits cochons, selon laquelle la maison en bois de Nif-Nif ne résiste pas longtemps aux assauts du Grand Méchant Loup, qui souffle et souffle jusqu’à ce qu’elle s’envole.
Ensuite vient l’obstacle économique. Il faut davantage développer l’industrialisation dans le secteur du bois pour pouvoir rivaliser avec le béton, matériau au prix très compétitif.
Des freins réglementaires entravent également ce développement : une grande partie de la réglementation a été élaborée autour du béton, ce qui rend compliquée l’utilisation du bois et amène quelques réticences de la part des assureurs et des bureaux de contrôle.
Enfin, les professionnels du bâtiment spécialistes de la construction bois sont encore en nombre insuffisant face à une demande forte, ce qui ne rassure pas toujours les maîtres d’ouvrages, notamment pour la construction publique, qui ont besoin de sentir une concurrence possible.
Il est nécessaire d’accroître les connaissances des entreprises de la construction bois, des ingénieurs généralistes, et faire connaître encore plus ce matériau auprès des architectes et maîtres d’œuvre.
Le Grenelle a fait prendre conscience que les ressources de la terre sont épuisables. Le secteur du bâtiment est très énérgivore.
Or, le bois est un matériau naturel, rapidement renouvelable, qui non seulement demande peu d’énergie pour être transformé en matériau de construction, et qui stocke ce fameux CO2 responsable principal du réchauffement climatique, puisqu’un arbre pousse en absorbant du CO2 (1m3 de bois = 1tonne de CO2 stocké).
La construction en bois développe facilement des systèmes constructifs réduisant sensiblement la consommation énergétique des constructions.
Les forêts en Europe :
En 2005, les forêts et autres surfaces boisées représentaient 177 millions d’hectares au niveau de l’UE27, soit 42% de sa superficie.
Les plus grandes zones forestières et autres surfaces boisées se situaient en Suède (31 millions hectares, soit 75% de sa superficie), en Espagne (28 millions, soit 57%), en Finlande (23 millions, soit 77%), en France (17 millions, soit 31%), en Allemagne (11 millions, soit 32%) et en Italie (11 millions, soit 37%).
Au total, ces six États membres comptaient pour plus des deux tiers de la superficie totale de forêts de l’UE27.
Modernes, écologiques et ignifugées, les habitations en bois permettent en outre de réaliser de belles économies de chauffage.
Le plus compliqué : dénicher le bon prestataire!
Les maisons en bois, en France, ne représentent encore que 5% des nouveaux chantiers, contre 90% au Canada ou en Scandinavie et 70% en Allemagne.
Mais c’est le secteur le plus dynamique du marché : le nombre de constructions neuves devrait frôler les 9.000 l’an prochain, contre moins de 5.000 en 2000.
Le bois est trois ou quatre fois plus isolant que le parpaing ou la brique, et le surcoût à l’achat est rapidement compensé par les économies d’énergie.